Avoir espoir que la vie existe après le trouble alimentaire
Le rétablissement est le voyage qu’on entreprend vers la guérison. Ce cheminement est propre à chaque individu, mais on constate que l’espoir, le fait de croire qu’on peut s’en sortir, est au cœur du succès et qu’il est essentiel pour amorcer l’itinéraire. C’est cet espoir qui sera le carburant du processus de rétablissement. C’est la croyance que, oui, la vie peut s’améliorer. Même si on peut parfois avoir l’impression que le rétablissement n’avance pas suffisamment ou quand l’on doute de la portée de nos efforts, il est important de rester optimiste quant à l’avenir. Il faut garder l’espoir que, même si le chemin est long et sinueux, on en sort libre et fier. En cas d’ambivalence, l’espoir qu’on peut s’en sortir et que la vie peut s’améliorer fera grandir la motivation à poursuivre ce long projet, qui, malgré les embûches, s’avèrera ô combien gratifiant. En cas de doute, il faudra être capable de reconnecter avec cet espoir, de le retrouver par des moyens qui sont à portée de main, tels que partager nos doutes à une personne de confiance et faire des choses qui nous font du bien et qui nous procurent du plaisir.
Avoir confiance en soi comme moteur de changement
Chaque personne vit différemment son chemin vers le rétablissement. Ce parcours n’est pas linéaire et c’est à chaque personne de se donner sa propre définition du rétablissement, car les défis à surmonter lui sont propres. Avoir confiance en soi comme moteur de changement est primordial lorsqu’on entame un processus de rétablissement d’un trouble alimentaire. Le changement passe par des actions concrètes et il faut d’abord se réapproprier son pouvoir d’agir. Avoir confiance en ses capacités, croire qu’on pourra agir et produire un changement est essentiel pour parcourir le chemin jusqu’au rétablissement. En avançant dans cette direction, ce sont toutes les petites victoires, qui seront franchies étape par étape, qui augmenteront le sentiment de compétence et l’estime de soi. Chaque petit pas, chaque petite réussite, que ce soit une diminution du sentiment de culpabilité ou le fait de manger ses repas en famille, il faut se les attribuer et se féliciter. Il faut croire en soi et se dire que oui, il est possible de s’en sortir et de retrouver un équilibre de vie. Prendre des décisions en fonction de ses besoins, cheminer à son rythme et faire des actions concrètes vers le rétablissement renforceront la motivation et le sentiment qu’on est capable de relever des défis et que l’on a du pouvoir sur sa vie. Se libérer du trouble alimentaire est possible. Chaque individu peut trouver en lui la force de se rétablir.
Avoir confiance en notre équipe
Avoir confiance en soi comme moteur de changement n’est pas tout, il faut aussi avoir confiance en l’équipe soignante qui nous accompagne. Par son travail, cette équipe a une place importante dans le processus de rétablissement, car, grâce à son expertise, elle s’assure de procurer les outils nécessaires au rétablissement et de nous accompagner dans toutes les étapes du parcours. En toute humilité et respect, l’équipe soignante s’assure de concevoir des plans de services uniques à la personne, de renforcer la motivation et d’encourager la résolution de problèmes et le passage à l’action pour favoriser le cheminement vers le rétablissement. Afin d’y arriver, il est important de pouvoir laisser de la place à l’équipe et d’accepter que certaines choses ne puissent être contrôlées. En travaillant en collaboration et dans un but commun, le chemin vers le mieux-être sera un peu moins long et escarpé. Sans confiance entre l’équipe soignante et la personne, il sera difficile de cheminer ensemble dans la bonne direction. Lâcher prise et laisser de la place à l’équipe soignante demande du courage, mais en vaut la peine.
Bon rétablissement !
Marie-Ève, auxiliaire de recherche, Laboratoire d’intervention sur les problématiques liées au poids et à l’alimentation, Université Laval.