Il n’est pas toujours facile de s’écouter, de se comprendre et de nommer ses émotions.
Lorsqu’une personne souffre d’une maladie mentale tel un trouble alimentaire (TA), il est encore plus difficile de s’écouter. Le TA vient tout bousculer. C’est comme si la maladie voulait prendre tout le contrôle de la personne: ses pulsions, ses désirs et ses envies. Le trouble alimentaire prend tellement de place chez l’individu que son affect, ses émotions en sont atteints. Il s’avère encore plus difficile pour une personne vivant avec un TA de se laisser aller et de ressentir ses émotions.
Vivre dans une pandémie est déjà un grand facteur de stress pour nous tous, mais vivre durant la crise souffrant d’une maladie mentale tel un trouble alimentaire est encore plus difficile. En raison du confinement, nous devons suivre des règles et des restrictions sociales que nous n’avons, pour la plupart d’entre nous du moins, jamais vécues. Il est parfois difficile de voir ces libertés limitées pour le bien de tous. C’est un mal nécessaire, mais cela exige tout de même une adaptation et vient avec un certain degré de frustrations et d’ennuis.
Comment faire pour ventiler toutes nos émotions qui sont plus difficiles à exprimer ouvertement?
Parfois, nous pouvons avoir l’impression de ne pas avoir le droit d’exprimer en toute liberté certaines émotions telles la colère, la haine, la tristesse, la honte, le dégoût, etc. Et pourtant, toutes ces émotions font partie de nous et de la complexité et de la beauté de l’être humain.
La création artistique est un moyen sécuritaire et accessible de comprendre et de vivre ces émotions. Il n’est pas nécessaire d’être diplômée en Art pour dessiner, peindre, sculpter, danser, faire de la musique, chanter, mimer et écrire. Ces formes artistiques sont à la portée de tous et de toutes. Il suffit simplement de se donner la permission de créer et ceci sans attentes, ni jugements. La création peut non seulement nous permettre de vivre un bon moment mais peut également, pour quelques temps, apaiser nos souffrances. Plusieurs psychologues et art thérapeutes se sont penchés sur cette idée que l’acte même de créer, nous permet d’être unis à soi.
On dit que le Soi est le cœur, l’âme de l’individu, la totalité de la psyché.
La conséquence de la pandémie est d’avoir du temps. Pourquoi ne pas saisir cette occasion pour apprendre à mieux se connaître et prendre contact avec son Soi, son âme? En cette semaine de sensibilisation aux troubles alimentaires et en cette année bouleversée par des changements, je me permets de prendre un crayon et de dessiner, d’écouter une musique et de danser ou d’écrire mes idées et mes émotions dans un journal. Je me permets de prendre du temps pour moi, pour me faire du bien et de me connaître davantage.
Le mandala éphémère: un projet artistique pour pour s’unir et s’amuser
L’ activité d’arts visuels proposée peut être faite seul(e) ou avec une autre personne ou en famille et peut se faire à l’intérieur de chez soi comme à l’extérieur dans la nature. Je peux utiliser des objets variés pour faire mon mandala.
Qu’est ce qu’un mandala? Le mot mandala en sanskrit veut dire cercle, unité et totalité. À l’origine, c’était les moines bouddhistes qui pratiquaient cette activité, soit comme forme de méditation. En art thérapie et en arts visuels, on utilise souvent le mandala pour se concentrer et se découvrir.
Mon mandala éphémère (déroulement de l’activité):
- Je choisis plusieurs objets de tailles petites à moyennes de la même couleur ou de textures, de tailles et de formes variées et je fais des petits tas de couleurs ou d’objets variées que je dépose sur le plancher ou sur le sol. Je cherche à obtenir au moins 2 à 4 tas d’objets de couleurs ou textures ou formes différentes. Ces objets pourraient être, par exemple et si je suis à l’extérieur dans la nature, des roches, des branches, des cocottes de pins, des plantes séchées, etc.
- Je commence mon 1er cercle de mon mandala, en choisissant les objets de la même couleur ou de la même texture ou de la même taille ou forme, et en les déposant. Ceci deviendra le centre de mon mandala.
- Je choisis maintenant une deuxième couleur ou taille ou forme et je viens déposer le tout en entourant mon cercle du milieu.
- Je poursuis avec les autres couleurs ou objets ou formes jusqu’à ce que j’obtienne un cercle bien coloré et avec plusieurs circonférences.
- Je prends une photo de mon mandala éphémère pour garder une trace de mon projet artistique.
- Je partage ma création avec qui je veux. (Je peux choisir de partager mon mandala sur mes réseaux, en créant un lien vers la semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires. #semTA2021)
Bravo et bonne continuation!
– Josée Lavigne
Artiste-pédagogue et intervenante et éducatrice chez ANEB Québec