L’angle mort du trouble des conduites alimentaires

Le trouble des conduites alimentaires s’en fou.

Il s’en fou,

De la couleur de peau,

De la grosseur,

De l’origine,

De la langue,

De l’orientation sexuelle,

Du genre,

De l’âge.

Il. s’en. fou.

Même que, il aime pas mal jouer avec ces mythes.

Il nous regarde aller et il rit dans son manteau. Il se dit qu’il a bien joué ses cartes.

Qu’à nous voir aller, on semble avoir complètement perdu de vue que c’est lui, le méchant. Que c’est lui, le trouble. Et ce, peu importent les caractéristiques de la personne. Pendant qu’on se perd dans ces mythes, il s’incruste de plus en plus. Prend racine. S’installe.

Parce que oui, les troubles des conduites alimentaires touchent tout le monde.

Certains mythes sont encore gravés dans la roche et mènent la vie dure aux personnes touchées ainsi qu’à leurs proches. Ils peuvent même faire en sorte que le trouble passe inaperçu. Ainsi :

·  Saviez-vous que les personnes d’âge avancé peuvent aussi être touchées par des troubles des conduites alimentaires?

·  Saviez-vous que les troubles des conduites alimentaires ne sont pas une maladie de l’adolescence?

·  Saviez-vous que les hommes peuvent aussi souffrir de troubles des conduites alimentaires?

·  Saviez-vous que l’orientation sexuelle n’a rien à voir avec les troubles des conduites alimentaires?

·  Saviez-vous que le poids est très variable pour plusieurs troubles des conduites alimentaires?

Oublions les profils caractéristiques. Le trouble n’en a que faire. Voyons ce dernier plutôt comme un microbe. Il n’est qu’à la recherche d’un organisme vivant pour survivre. L’humain, peu importe ses caractéristiques, n’est qu’un organisme vivant pour lui.

Une chose est vraie, en revanche.

Lorsque le trouble frappe, il apporte son lot de souffrance.

Lorsqu’il frappe, il dévaste tel un tsunami.

S’il y a autant de diversité dans les différentes populations touchées, nous nous retrouvons toutes et tous dans une solidarité de rétablissement. Et c’est là qu’est notre force. C’est là où nous devons nous unir pour vaincre le trouble. C’est son angle mort. C’est exactement là où il ne nous attend pas. Et c’est précisément là où nous sommes.

Les multiples visages des personnes touchées de près ou de loin par un trouble des conduites alimentaires forment ensemble une force incommensurable.

L’union fait la force ?

Tout-à-fait.

Absolument.

Ne l’oublions pas. Personne n’est seule dans la maladie.

Attention, le trouble veut nous le faire croire, mais souvenons-nous.

Posons les pieds bien au sol, relevons la tête, regardons droit devant.

Nous sommes ensemble.

Diversifiés, et unis.

Marie-Michèle Ricard, M.Sc., Ps.Éd., psychothérapeute