Plusieurs mythes entourant les troubles du comportement alimentaire (TCA) subsistent, et il est grand temps de les déconstruire.
« Mon enfant ne peut pas avoir de trouble alimentaire; il mange! »
Cette idée fréquemment véhiculée traduit pourtant une méconnaissance des troubles du comportement alimentaire (TCA). En effet, la restriction alimentaire, souvent reliée à l’anorexie, n’est pas le seul comportement associé à un trouble du comportement alimentaire. Un enfant qui devient obsédé par la qualité de ses aliments, un adolescent qui s’entraîne de façon excessive pour contrôler son poids ou sculpter son corps, une personne qui mange en secret et vit de la honte…Toutes ces situations sont des signaux d’alerte qui indiquent qu’une personne entretient un rapport négatif avec la nourriture et son corps.
« Il n’a qu’à manger plus. »
Il est important d’être à l’affût des changements importants dans l’alimentation et le rapport avec leur corps des enfants. Cependant, les TCA ne se réduisent pas aux comportements alimentaires; ils sont beaucoup plus complexes. Imaginez un iceberg. La partie qui émerge de l’eau représente les différents comportements que la personne entretient avec la nourriture. Cette portion, la plus visible, n’est qu’une minime partie de ce qu’est le TCA. Le dessous de l’iceberg est plus profond, plus massif, moins visible, et représente une interaction complexe de facteurs individuels, sociaux et familiaux qui sont la source d’une grande souffrance. Les comportements alimentaires qui nous inquiètent tant sont les symptômes de ce mal de vivre.
C’est donc sous l’eau qu’il faut agir… et ce, à n’importe quel âge.
On entend souvent : « Une personne qui souffre d’un trouble alimentaire présente un corps d’une extrême maigreur. » L’image du corps squelettique est prédominante lorsqu’on parle de TCA, mais dans la réalité, lorsqu’on vit un trouble du comportement alimentaire, le corps peut prendre plusieurs formes. Les TCA ne sont pas perceptibles sur le corps d’une personne, tout comme ils ne se reconnaissent pas au contenu de son assiette. On ne peut pas se fier au poids d’une personne pour dépister un TCA. Chez l’enfant, soyez plutôt à l’écoute de ses émotions, de son estime de soi et de ses façons de gérer les situations difficiles. Un parent qui est à l’écoute de son enfant est un facteur inestimable dans la prévention d’un TCA ainsi que dans son processus de rétablissement, s’il souffre d’un trouble du comportement alimentaire.
Ensemble, soulevons les tabous! Les troubles alimentaires vont bien au-delà de la nourriture!
Sarah Frost, responsable du volet TCA à Arrimage Estrie
Sophie Rioux Olivier, stagiaire à Arrimage Estrie