Qu’est-ce qu’un trouble du comportement alimentaire (TCA)?
Qu’est-ce qu’un trouble du comportement alimentaire (TCA) ? C’est une bonne question. Avant de commencer mon stage, je croyais avoir une bonne idée de ce que c’était suite à des cours suivis à l’université où le sujet a été abordé. Je sais maintenant que je ne savais pas. Tranquillement, lors de mes premières semaines de stage, j’ai déconstruit mes préjugés les uns après les autres afin d’avoir une vision beaucoup plus juste et surtout nuancée du trouble du comportement alimentaire. Voici ce que j’en sais maintenant, ou plutôt ce que j’ai constaté.
Un trouble de santé mentale complexe
Premièrement, il m’apparaît important de mentionner que le TCA est un trouble de santé mentale qui amène beaucoup de souffrance. Je remarque qu’on oublie souvent la dimension psychologique au profit de la composante comportementale, probablement parce que cette dernière est plus apparente. Mais les apparences sont souvent trompeuses ! Je l’ai compris rapidement. Les clients sont des femmes ou des hommes provenant de différents milieux, de différentes catégories d’âges, etc. Bref, il n’y a pas de portrait type.
Un problème qui découle de plus d’une source
Un autre élément que je trouve important de rappeler, c’est que le TCA est une problématique multifactorielle, c’est-à-dire que les causes sont un amalgame combinant autant des éléments dans les sphères biologiques et psychologiques, que sociales. Parlons-en, du social ! S’il y a bien une constatation que j’ai faite en côtoyant la clientèle, c’est à quel point notre environnement, autant la famille, les amis que les médias, peuvent avoir un impact… Un gros impact.
En me familiarisant avec le fonctionnement de la Maison L’Éclaircie et surtout en côtoyant la clientèle, j’ai observé que le TCA joue un rôle majeur pour la personne; il la définit. Le trouble du comportement alimentaire agit comme un mécanisme d’adaptation à une situation difficile à gérer pour la personne. Les préoccupations pour l’alimentation et l’image corporelle deviennent alors le centre de son univers. Ainsi, la personne tente de faire diminuer son mal-être et de reprendre le contrôle de sa vie en maîtrisant sa nourriture et en dominant son corps. Certes, ce mécanisme se révèle souvent inefficace à long terme. En fait, il devient après quelque temps la source principale de la souffrance chez la personne. Cette illusion de contrôle devient rapidement envahissante dans toutes les sphères de sa vie, et ce, bien au-delà de l’alimentation.
Bien qu’il peut être plus facile de décrire le trouble du comportement alimentaire en énumérant un par un les critères du DSM-V, je vois encore plus l’importance d’aller au-delà des catégories et du diagnostic afin de connaître la personne dans toute sa complexité.
En terminant, je veux souligner que j’ai écrit ce billet en pensant aux personnes que j’ai eu l’occasion d’accompagner à la Maison l’Éclaircie. Vous faites preuve de beaucoup de courage!
Amélie Grégoire-Grenier, stagiaire au baccalauréat en psychoéducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières